top of page

BLOGUE

Le "brun" du printemps 💩

Dernière mise à jour : 8 mars 2020



Au Québec, on a tous hâte au printemps, en particulier les propriétaires de chevaux. Vivement la chaleur et la lumière! ☀️


Mais il y a le passage obligé du changement des saisons, avec son méli-mélo de températures, la boue et la mue, qui ne sont pas toujours faciles à gérer.

Après le blanc de l'hiver, c'est le "brun" du printemps! 😜


En effet, les terrains extérieurs sont fragiles et instables, ce qui fait que de nombreux chevaux seront confinés pendant cette période. Certains vont accumuler un surplus d'énergie, et le manque de mouvement peut entraîner un excès de poids, voire même des coliques. De mon expérience, on observe aussi une amplification des vices d'écurie, par exemple, le tic à l'appui, le tic de l'ours ou encore l'agressivité à l'heure de repas.

Pendant la transition, l'énergie accumulée à cause de l'inactivité au boxe (ou le confinement dans un plus petit enclos) augmente le risque de blessures, en particulier lorsque la surface est glissante, inégale ou trop molle. Dans certains cas, les chevaux s'enfoncent dans la boue, ce qui représente un stress supplémentaire pour les tendons et les ligaments.

Aussi, le retour des conditions environnementales favorisantes (comme la chaleur, l'humidité et les insectes) peut entraîner certaines infections. C'est d'ailleurs un temps problématique pour les chevaux atteints de thrush ou de dermatite des pâturons...

Enfin, la photopériode active les hormones de reproduction et la mue: ces changements physiologiques, en plus de tous les changements dans l'environnement, peuvent causer de l'inconfort, du stress ou des comportements indésirables en raison de l'instinct (dominance, grattage, excitation, manque d'attention au travail, etc.).


Je vous présente donc quelques astuces pour rendre cette période plus facile et plus agréable, tant pour les humains que pour les chevaux.


Même si cela implique un certain investissement, votre argent sera rapidement récupéré (par la diminution des frais vétérinaires et du temps d'entretien des terrains), et votre qualité de vie sera augmentée. Pensez-y: plus besoin d'enfiler les bottes de caoutchouc, de traiter le entorses ou de gérer l'excès d'énergie!



1- L'enclos « sacrifice » :


Il convient d'aménager un un enclos "quatre saisons", dans lequel les chevaux seront gardés (ou sortis quotidiennement) en attendant que les pâturages soient prêts. Il s'agit d'un paddock où l'on renoncera à l'herbe, en raison du piétinement, et où les chevaux seront confinés temporairement pour préserver le reste du terrain.


Il est important que cet espace soit suffisamment grand pour que les chevaux puissent se dégourdir - aussi que la pente de terrain permette l’écoulement naturel de l’eau.


Idéalement, si le terrain est argileux, on étendra une couche de sable pour augmenter la capacité drainante et rendre l’entretien plus facile. La surface sera ainsi moins «collante», sans compter que les chevaux aiment bien se coucher dans le sable!




2- Grilles de renforcement :


Aux endroits stratégiques (autour des mangeoires, abreuvoirs ou passages étroits comme les barrières), installer des grilles augmentera la portance et le drainage du sol.

Le coût peut paraître élevé au départ (le prix est comparable aux tapis d'écurie en caoutchouc), mais les avantages à long terme sont inestimables. Fini, les chevaux qui s'enfoncent jusqu’aux genoux, et les terrains impossibles à nettoyer!


Remarquez la différence sur la photo de droite: là où il y a des grilles, pas de boue!



3- Poteau de grattage :


Quelque part dans l’enclos, il est intéressant d'inclure un poteau pour permettre aux chevaux de se gratter, de se frotter et de gruger, car il s'agit de comportements naturels et instinctifs. Par contre, si le cheval n'a pas d'endroit approprié pour s'y adonner, il aura davantage tendance à utiliser les clôtures ou les parois des bâtiments à cet effet - ce qui est peu désirable si on souhaite conserver l'intégrité des installations!


Vous pouvez même y poser un balai-brosse pour l’auto-pansage, les chevaux adorent!


En complément, je suggère de brosser régulièrement votre cheval à l'aide d'une étrille en métal ou avec la pierre ponce. Il appréciera certainement, et sera moins tenté de se rouler dans la boue!


(Voyez comme le poteau est très utilisé... ça évite les heures de brossage 😜)



4- Entretien quotidien :


Tous les jours, il vaut mieux retirer le fumier et le foin souillé des enclos: le terrain dégèlera et séchera beaucoup plus vite, et vous diminuerez en grande partie les bactéries, champignons et les mouches (et par le fait même le risque d'infections).


En plus, vous n’aurez plus besoin de retirer une couche de sol abimé chaque année, et de remplacer le "footing" pour le rendre propre et sécuraitaire!


Enfin, voici un secret bien gardé: le terres diatomées. Il suffit d'en saupoudrer un peu autour des portes, des fenêtres, et dans les abris, pour diminuer la quantité d'insectes de façon naturelle et efficace!



5- Alimentation :


Il est recommandé de diminuer la ration de moulée si votre cheval bouge moins qu'à l'habitude, quitte à ajouter un supplément de vitamines et/ou de minéraux pour compenser.


L'utilisation des filets d'alimentation slow feeder peut grandement contribuer à contrôler la quantité de nourriture ingérée, tout en maintenant une source de nourriture constante.


Au besoin, on peut ajuster la taille des mailles (ou doubler les filets) pour ralentir la consommation temporairement, sans toutefois compromettre le rythme d'alimentation naturel du cheval et le fonctionnement du système digestif, qui requiert l'ingestion de petites quantités de fourrages, mais plusieurs heures par jour.


Vous éviterez ainsi la prise de poids et l'excès d'énergie, sans toutefois créer de stress, ni d'ulcères, de coliques ou de problèmes de comportements (dominance, agressivité) liés au rationnement, à la diminution d'exercice ou aux périodes de jeune entre les repas.


Pour réduire le gaspillage de foin et le risque d'ingestion de sable (qui peut occasionner des coliques), il est préférable d'utiliser une mangeoire couverte lorsque la température est changeante ou que le terrain est humide. Ceci facilitera de plus l’entretien des enclos.


Enfin, vers la fin janvier/début février, vous pouvez introduire un peu de graine de lin moulue et/ou huile de caméline dans la ration, afin d'augmenter l'apport en Omega3.

Si votre cheval est sensible aux changements de température, servir un probiotique peut également supporter son système immunitaire pendant les semaines de transition.



6- Entraînement:

Si votre cheval bouge ou sort moins qu’à l’habitude, il appréciera que vous passiez plus de temps avec lui pour l’occuper. C'est le moment de miser sur le lien qui vous unit, et de mettre le focus sur la compréhension, la proprioception (perception du corps dans l'espace) et la qualité de réponse par des exercices isolés.


Par exemple, vous pouvez faire des étirements statiques pour conserver la souplesse des muscles, ou encore des exercices inspirés du TTouch.


Pourquoi ne pas apprendre des "trucs de cirque" pour engager son esprit, ou encore travailler la précision des aides au sol (par exemple les 7 jeux de Parelli), ou le positionnement des mouvements latéraux aux longues rênes, ou le reculons?


Si vous avez accès à un manège intérieur, c'est le temps d'en profiter pour jouer en liberté, afin que votre cheval puisse "lâcher son fou"... Ou de travailler le cardio par intervalles, ainsi que les transitions, ce qui vous remettra en forme rapidement tous les deux!


Tout ceci sera très "payant" lorsque viendra le temps de travailler en extérieur, dans des espaces plus vastes et des terrains plus sûrs: en effet, votre cheval sera intéressé par la variété du travail, motivé par votre présence, et physiquement prêt aux demandes plus exigeantes de la belle saison!



Auto-bridage Transfert de poids Étirements Transitions en mains



Bon printemps!! ☀️🌱




291 vues0 commentaire
bottom of page